Parc naturel régional

Vous avez déjà très certainement rencontré cet oiseau le long d'un cours d'eau ou sur  le bord d'un étang. Un éclair bleu qui frôle la surface mais qui, le temps que vous tourniez la tête, a déjà disparu... Ce visiteur vif n'est autre que le martin pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), un magnifique oiseau au couleur chatoyante qui égaye les berges de nos ruisseaux.

 

Pour une taille moyenne de 16cm, il ne dépasse jamais les 40 grammes et peut vivre jusqu'à 15 ans ! Sa petite taille est un atout face aux proies qu'il convoite. Il est carnivore, la plus grosse partie de son régime alimentaire est constituée de petits poissons de 4 à 7 cm, mais il peut aussi compléter ses repas avec d'autres animaux aquatiques (notonectes, gammares et amphibiens).

 

Bien plus petit et surtout plus agile en vol que son confrère pêcheur le héron cendré, le martin-pêcheur passe son temps sur un perchoir, à l'affût mais surtout à proximité d'une zone humide. Le martin-pêcheur possède aussi tout un circuit dont il a l'habitude, un ensemble de perchoirs sur lesquels il se pose régulièrement et qui sont suffisamment bien disposés pour guetter les proies. Dès lors qu'il a repéré sa proie, il plonge, percute la surface de l'eau et capture son repas. Et il faut savoir que si le perchoir est suffisamment haut, le martin-pêcheur plonge en flèche directement et ressort rapidement de l'eau et utilisant le principe de la poussée d'Archimède.

 

Lorsqu'il s'agit de poissons, le martin-pêcheur les avale tête la première, dans le sens des écailles. Et si le poisson n'est pas dans le bon sens, il la lance en l'air et la rattrape agilement dans le sens qui lui convient. Un véritable acrobate ! Mais en gobant ainsi ses proies, il ne trie pas les arrêtes ou les déchets que son organisme ne peut pas digérer. Tout ce que l'estomac du martin-pêcheur ne tolère pas est régurgité sous la forme d'une pelote de réjection, exactement comme le font les rapaces nocturnes !

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Le mois de mars marque le début de la saison de reproduction. Les couples nicheurs restent généralement unis pendant toute cette période. Ils vont privilégier des zones de pente où le sol est assez meuble pour permettre aux mâles de creuser des terriers.

La parade nuptiale des martins-pêcheurs est assez bruyantes où les individus se poursuivent et se font des offrandes mutuelles de poissons. Une femelle pond entre 6 et 7 œufs.

 

Les deux parents se relaient pour couver les œufs et prennent soins des oisillons pendant 4 semaines après l'éclosion. Fait amusant, lorsque vient le moment de nourrir les juvéniles, les parents régurgitent les poissons dans le bon sens pour les jeunes, donc la tête présentée vers les oisillons. Pendant la becquée, les juvéniles sont disposés en étoile, bec pointé vers l'extérieur. Seul celui qui se trouve face à l'entrée du couloir réclame la nourriture. Dès qu'il l'a reçue, l'étoile tourne pour présenter le jeune suivant. En grandissant, ce système de "roue" se dissipe petit à petit pour laisser place à la compétitivité au sein de la couvée. Au cours de ces périodes de nourrissage, un adulte peut capturer 70 à 80 poissons par jour.

 

Les jeunes sont assez rapidement chassés du territoire quelques jours après leur envol afin de permettre aux parents de préparer une nouvelle couvée si les conditions saisonnières sont favorables. En cas de profusion de nourriture, une femelle peut très bien pondre de nouveaux œufs alors que les jeunes de la couvée précédentes ne sont pas encore partis, dans ce cas, c'est le mâle qui s'occupe des plus vieux pendant que la femelle couve.

 

Selon les légendes, le martin-pêcheur était gris à l'origine. Il aurait acquis ses couleurs en quittant l'arche de Noé, son ventre rougi par le soleil couchant et son dos prenant la teinte bleu acier du ciel.

Pays d'art et d'histoire