Parc naturel régional

La fin de l'hiver marque le début de la grande migration des amphibiens de leur lieu d'hibernation vers celui de reproduction. Et la première à montrer le bout de son nez n'est autre que la Grenouille rousse (Rana temporaria). Avec son corps trapu et son museau arrondi, difficile de la confondre avec une Grenouille verte. On ne peut pas en dire autant de la Grenouille rousse et de sa cousine la Grenouille agile. Les deux restent très similaires et peuvent prêter à confusion. Pour les différencier, il faut observer le museau : arrondi pour la Grenouille rousse et pointu pour la Grenouille agile.

 

La Grenouille rousse mesure 5 à 6,5 cm pour le mâle mais 7,5 à 8,5 cm pour la femelle. Les individus présentent des yeux dorés à pupille horizontale. Le tympan est, en général, bien visible et inclus dans une longue tache sombre sur le côté de la tête. Les pattes postérieures de la Grenouille rousse sont relativement courtes et sont marquée de barres transversales sombres. De plus, la palmure ne dépasse pas la moitié des orteils. Mais le plus surprenant, c'est surtout la diversité de coloration des individus. En général, le dessus du corps est jaune-rouge à brun-noir avec des taches plus sombres. Entre les épaules, on retrouve souvent une marque en forme de chevron (∧). Les flancs sont moucheté ou marbré tandis que le ventre est gris-blanc chez le mâle mais tacheté ou rougeâtre chez la femelle. Enfin, comme chez le crapaud, le mâle présente des callosités nuptiales très sombres sur ses pouces. Elles lui permettent de s'accrocher à la femelle dans la position l'accouplement que l'on appelle "amplexus". 

Le saviez-vous ?
La Grenouille rousse est capable de mimétisme. En contractant ou dilatant des cellules à pigments noirs sous sa peau, elle est capable de modifier légèrement sa couleur !
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Dès janvier-février, les grenouilles s'activent et migrent, de nuit, pour rejoindre les sites de reproduction. Elles peuvent parcourir un à deux kilomètres ! Les sites de choix sont généralement des points d'eau stagnante comme les mares, les fossés ou même les ornières dans les bois. Les mâles se rassemblent alors à la surface de l'eau et chantent pendant la nuit pour attirer les femelles. Le chant ressemble à un ronronnement sourd, très doux.

 

Après l'accouplement, la femelle peut pondre entre 700 et 4 500 œufs sous la forme d'un amas gélatineux déposé dans la végétation du point d'eau. Les femelles quittent immédiatement le lieu de ponte après, mais les mâles, eux, restent pour s'accoupler avec d'autres femelles. C'est en partie pour cette raison que l'on peut rencontrer des grenouilles rousses dans un très grand nombre d'habitats : forêts, jardins, champs, tourbières….

 

Il faut 2 à 4 semaines pour que les œufs éclosent, en fonction de la température ambiante. Les têtards vont alors se nourrir d'algues et de végétaux aquatiques. Il leur faut 3 à 5 mois pour compléter leur métamorphose en petites grenouillettes. Le régime alimentaire change et, comme les adultes, cette nouvelle génération commence à se nourrir d'arthropodes, de petits crustacés et insectes, mais également de mollusques, ver de terre et parfois même de larves d'autres amphibiens.

 

Aux alentours du mois de novembre, les grenouilles hibernent sous les feuilles mortes, les souches, les rochers ou en s'envasant dans le fond des points d'eau. Une grenouille rousse peut vivre jusqu'à 10 ans à l'état sauvage !

 

Tout comme l'ensemble des espèces d'amphibiens de France, les Grenouilles rousses sont protégées par la directive habitats (Annexe V). Il est d'ailleurs interdit de les manipuler sans autorisation. Alors si vous trouvez une grenouille dans votre jardin, laissez la profiter de celui-ci, elle ne sera que de passage !

Pays d'art et d'histoire