Les mares furent en leur temps un des éléments incontournables du paysage de la Picardie Maritime. Réputé pour ses zones humides, ce territoire abritait de nombreuses mares dans les villages (places publiques, cours de ferme) ou dans les pâtures. Leur fonction première était celle de réserve d’eau pour les usages domestiques, le jardin ou d’abreuvoir pour les animaux. Proches des habitations, elles participaient à la lutte contre les incendies.
L’apparition de l’eau courante a fait perdre ces fonctions dévolues aux mares : elles furent abandonnées ou comblées pour nombre d’entre elles.
Au fil du temps, il est apparu qu’elles avaient un rôle plus large que celui lié aux usages précédemment cités. Par leur capacité à stocker de grands volumes d’eau, les mares participent à la régulation des eaux de pluie, limitant ainsi les risques d’inondations. Véritables îlots aquatiques au milieu des terres elles servent de refuges aux espèces dépendantes du milieu humide pour vivre à l’exemple des tritons, libellules, grenouilles qui se nourrissent de limaces et de moustiques. Le comblement des mares a impacté la survie de ces espèces aujourd’hui menacées de disparition. Les mares font partie du patrimoine naturel, de l’identité du paysage et témoignent des usages anciens. Ce sont des sites qui par leur fraîcheur et leur charme sont de véritables atouts pour le cadre de vie, appréciés par les habitants et les promeneurs.
Baie de Somme 3 Vallées a procédé à un inventaire sur le périmètre du futur parc régional Baie de Somme Picardie Maritime (hors limite du Grand site de France).Ont donc été recensés, les mares existantes ou comblées mais aussi les points d’eau (abreuvoirs, bassins de rétention…) susceptibles de servir d’abri à la petite faune et donc de contribuer à la biodiversité. Ce travail a été réalisé avec le concours de l’Agence de l’Eau et du Ministère de la Transition Écologique (label Territoire à Énergie Positive pour la Croissance Verte)
Par la suite un appel à projet a été lancé par BS3V auprès des communes du futur parc : quatre d’entre elles ont répondu. Il s’agit de Estrées les Crécy, Lamotte Buleux, Tours en Vimeu et Chépy. Elles bénéficient ainsi d’une étude de leurs mares et points d’eau, de conseils de gestion et de travaux de création ou de restauration